04 décembre, 2005

saturday night fever


ce film est une mine. qu'avez-vous retenu de "saturday night fever (la fièvre du samedi soir, tout un programme)"? la scène où john travolta fait son numéro de danse dans une boite de nuit. savez-vous que travolta avait travaillé sur sa chorégraphie pendant des mois et que la production avait décidé de la couper au montage? seule une réaction violente et persuasive de travolta avait sauvé cette scène pour laquelle il s'était donné tant de mal.

du début à la fin, un des personnages ne cesse de pleurnicher sur son sort parce qu'il a mis une fille enceinte et que la morale chrétienne que lui ont inculquée ses parents le taraude à mort. il est jeune, sa vie est foutue s'il assume ses responsabilités en épousant cette fille (peut-être est-elle laide, ou bête, on ne la voit à aucun moment), et bien sûr il ne se voit pas la larguer dans ces conditions. il faut savoir que travolta et tous ses potes sont italiens de la seconde génération, donc très chrétiens, ce qui ne les empêche évidemment pas de passer leur temps à punaiser en bande des filles simples à l'arrière de la voiture de l'un d'eux.ce garcon, qui par ailleurs admire ouvertement le personnage de travolta pour son physique (il fait deux têtes de plus que lui), son bagout avec les filles et bien sûr ses pas de danse, finit par se suicider en lui hurlant qu'il l'aime en se jetant du pont de verazzano devant ses amis horrifiés. je ne suis pas là pour faire du mauvais esprit, mais c'est sincèrement LE moment du film où l'on se détend enfin. et la fin d'une histoire d'amour homosexuel à sens unique, très clairement.
suite à ce drame affreux, et pendant que tous les spectateurs soufflent un bon coup en se disant qu'ils n'entendront plus les jérémiades de cette sorte de cancrelat acnéique, travolta se sent brusquement désemparé -alors qu'il n'a à aucun moment fait cas de cet ami jusqu'à ce moment- et part faire des kilomètres en ville, à pied, pour réfléchir au sens de la vie, ce qui colle parfaitement à son personnage puisque dès le début du film on constate qu'il réfléchit avec ses pieds, quand ce n'est pas avec sa bite...il se rend alors au domicile d'une fille avec laquelle il avait précédemment préparé un numéro de danse, et qu'il a maladroitement tenté d'honorer deux ou trois nuits avant; il a besoin de parler à quelqu'un qui serait doté d'un minimum de capacité d'abstraction.
s'ensuit alors un dialogue digne des philosophes athéniens:
-c'est moi.
-je ne te laisse pas entrer!
-laisse-moi entrer, il faut que je parle à quelqu'un...
-non, tu vas encore essayer de me forcer à faire des trucs!
-je te jure que non, laisse-moi entrer, je t'en supplie, j'ai vraiment besoin de parler, je souffre...
-non non!
-allez, s'il te plait...
-tu promets que tu ne vas rien essayer.
-oui, promis, j'ai juste besoin de te parler.
-bon, si tu promets, je t'ouvre.elle ouvre évidemment la porte de son huis (c'est quand même travolta qui gratte à la porte), il entre. il s'appuie dos au mur dans l'entrée, regard d'azur perdu dans le vide -il a la tête remplie d'eau, ne l'oublions pas- et elle le scrute d'un regard maternel et inquiet. puis lui demande:
-alors, dis-moi, que se passe-t-il donc de tellement grave?
il pose alors son regard triste et vide sur elle, puis lui répond, l'air exaspéré:
-j'ai pas envie de t'en parler.

c'est à ce moment que j'ai éteint la télé pour aller me coucher.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Roh chuis déçue... Moi qui ai vu des centaines de fois SNF ben là tu m'en bouche un coin !!
C'est la première fois qu'on me rappelle qu'il n'est pas si culte que ça ! Bon OK je dois avouer que j'apprécie surtout la fameuse scène de danse m'enfin, ça me fait tout bizarre de voir que le mythe s'écroule...

10:02 PM  
Blogger cosmocrator said...

autant le rock était à la base une musique de révolte qui voulait changer les choses, autant le disco n'était dès le départ qu'un commerce à part entière, la notion d'art étant secondaire. d'où la vacuité de l'ensemble du mouvement. des robots décérebrés.

10:25 PM  
Anonymous Anonyme said...

Le cinéma n'est pas uniquement du "bubbelgum" édulcoré à l'aspartame. Merci Moore (pas Roger), Hubert Sauper, Jonathan Nossiter...etc... pour vos reportages "réality movies". Même le 7e art s'y colle ?

Lire les journaux, écouter la radio, vivre, ne suffit plus, il faut de l'image, réelle (ou pas)... sinon bien souvent, no comprendo.

L'heure est grave quand même...

9:45 PM  
Blogger cosmocrator said...

le sujet n'est pas une critique du cinéma en général, mais un point de vue personnel sur un détail qui m'a frappé. pour les reportages cinématographiques, on ne peut pas citer tout le monde, mais je conseille vivement "super size me" de morgan spurlock. synopsis: un type décide de faire une expérience sur lui-même en mangeant matin, midi et soir au mcdonald pendant un mois. l'intêrét du film ne réside pas seulement dans le résultat médical désastreux qui en découle, mais aussi et surtout dans les explications sur la facon américaine de gérer la nourriture, socialement, économiquement, etc... une francaise a fait récemment fortune aux usa en sortant un bouquin de régime dans lequel elle explique en substance qu'il faut manger varié et équilibré, ne pas se jeter sur les sucreries à outrance, prendre de temps en temps l'escalier au lieu de l'ascenseur, et ainsi de suite. autant de precepts qui représentent l'illumination pour les américaines. einstein disait qu'ils étaient passés de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation, ca semble vrai également pour la bouffe. mais je m'égare...

11:11 PM  

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