17 décembre, 2005

sir elton john


elton john est un des plus gros vendeurs de disques de tous les temps. pendant un certain temps au cours des années 70 il a même représenté 2% du marché mondial du disque à lui tout seul, ce qui est absolument phénoménal. mais il y a quelques choses à savoir sur le personnage, et c'est du lourd, du très très lourd, alors tenez-vous bien.

vous avez acheté un ou plusieurs de ses disques?
tenez-vous mieux.

lecon 1: un peu la grosse tête, sir john, ou carrément sur une autre planête?

il y a quelque années est passé à la télé un reportage intime sur elton john, tourné par son petit ami au cours de leurs vacances sur une île paradisiaque.

séquence exploration
quand elton john part en vacances dans un hôtel, il loue deux suites: une pour lui et son copain, et une autre pour y fourrer sa garde-robe. petite visite: sir john, visiblement très amusé, nous montre une belle lingère rustique à tiroirs dans les deux mètres de large coincée entre plusieurs portants remplis de costumes et de vestes divers, puis commence à en ouvrir les tiroirs un par un. premier tiroir: oh! des lunettes... pas une paire de lunettes, ni deux ou dix, mais surement une bonne centaine. sir john, tout à sa bonne humeur, ouvre le second tiroir: oh! des lunettes... de plus en plus amusé, il ouvre le troisième tiroir: oh!... et ainsi de suite. heureusement qu'ils ne passaient que quatre jours à l'hôtel, sans quoi on eût pu supposer que l'île eût été trop petite pour contenir sa garde-robe.

séquence émotion
sir john joue (mal) au tennis avec son entraineur personnel sans lequel il ne saurait exister de vacances dignes de ce nom. après un service mou et une moue de circonstance, il tourne subitement la tête vers sa droite puis, pris d'un subit accès de colère noire, jette rageusement sa raquette au sol avant de s'en aller le menton en l'air dans une mimique digne de gad elmaleh surjouant l'indignation vertueuse.
on le retrouve quelques instants plus tard dans l'ascenceur menant à sa suite, totalement essoufflé et psychologiquement meurtri comme si quelque chose d'insupportable venait de se passer sous ses yeux. son ami lui demande ce qui vient d'arriver, et sir john répond, révulsé et choqué: "une femme m'a fait coucou"...

lecon 2: sir john aime le fric.

exemples: quand johnny halliday s'est produit au stade de france, il a investi une somme considérable dans une structure de scène qui n'a servi que deux fois (ok, c'est sa boite de prod camus et camus qui a investi cet argent, mais ne compliquons pas tout). les places étant chères, il est rentré dans ses frais, mais pas avec un bénéfice irrationnel. quand céline dion s'est produite dans le monde entier en faisant la tournée des stades, les places étaient tout aussi chères, mais le matériel étant rentabilisé au bout de deux ou trois concerts, le reste c'est tout bénéf. les gens payent, c'est leur problême. 80 concerts avec du matériel rentabilisé au bout de deux ou trois concerts, dans des stades de 50.000 places à 90 euros chacune. vous avez trois enfants tous fans de céline dion? d'une part, je ne vous félicite pas pour l'éducation artistique que vous leur donnez, d'autre part je crois que vous aurez du mal à boucler le mois en solde positif.

elton john va plus loin.
pour sa dernière tournée mondiale, il était seul au piano. il faut là reconnaitre la performance artistique qui consiste à tenir son public en haleine pendant deux heures seul au piano et à la voix: ce n'est certes pas donné à tout le monde, surtout avec des chansons comme "can you feel the love tonight" qui tient moins de la chanson que de la guimauve deux fois digérée. point n'est besoin d'apporter avec soi des mégatonnes de matériel pour sonoriser une voix et un piano (joliment emballé dans une housse molletonnée noire brodée "sir elton john" en lettres dorées) et éclairer un seul musicien, à fortiori lorsqu'il est habillé comme elton. deux camions et une dizaine de techniciens suffisent. je n'ai jamais démonté une scène aussi vite de toute ma vie: une heure et nous étions tous au catering (la cantine dans le monde du spectacle) pour un café, ébahis d'en avoir déjà fini. je ne critique pas la qualité artistique de l'ensemble: le son était fort et clair et les lumières parfaitement suffisantes. un bon spectacle pour les fans. mais investir dans si peu de matériel de tournée et faire tout de même payer les places 85 euros, on n'est pas loin de l'arnaque.

on y entre de plein pied avec la lecon 3.

vous vous souvenez évidemment de la mort de lady di, pauvre petite princesse riche: elle va passer ses vacances (si on peut parler de vacances pour quelqu'un qui n'a jamais travaillé de sa vie) sur un yacht de luxe entre saint-tropez et portofino, horreur! des papparazzis... elle s'enfuit alors et va se cacher dans un endroit mondialement connu pour sa discrétion légendaire: l'hôtel Ritz à Paris. horreur! encore des papparazzis... puis elle s'enfuit en mercedes, la pauvre, quelle vulgarité populacière, quelle simplicité pour une aristocrate, et on connait la fin de l'histoire: la dernière chose qui lui passe par la tête, c'est son cul.

sir john a été évidemment très ému. lui anobli par la reine (pour finir de ridiculiser totalement la monarchie anglaise), il ne pouvait que se sentir solidaire du destin de la prostituée de luxe la plus célèbre du monde.

il a donc décidé de lui dédier une chanson et de reverser les bénéfices des ventes de ce disque aux associations caritatives dont s'occupait la lady entre le polo, ses amants et les courses chez harrod's avec ses laquais. outre le fait qu'au lieu de s'échiner à composer une chanson inédite il se soit servi d'un vieux morceau ("candle in the wind", largement rentabilisé depuis longtemps de toutes facons) en remaniant simplement quelque peu les paroles d'icelui, ce disque constitue une redoutable escroquerie aux sentiments.

en effet, si l'on peut raisonnablement penser que les droits discographiques de "candle in the wind 2" ont bien été reversés aux oeuvres de charité idoines, il faut considérer le fait qu'un cd single contient deux titres... le deuxième titre étant le premier single de son nouvel album paraissant peu après, et les droits discographiques de ce titre tombant directement dans la poche de sir john. ce qui prouve un manque de respect total pour tous les gens choqués par la mort de diana qui par dévotion aveugle ont acheté deux, cinq, dix voire cent exemplaires de ce disque, enrichissant outrageusement de leurs deniers un homme qui n'était déjà pas à l'article de la banqueroute!

alors, je le dis sans aucune arrière-pensée homophobe mais parce que c'est le mot le plus frappant qui me vienne à l'esprit: elton john est un gros enculé.

08 décembre, 2005

michel sardou


on peut aimer sa musique ou pas, il faut passer de l'autre côté du miroir du spectacle pour mieux appréhender le personnage. j'ai travaillé pendant quelques années comme technicien plateau sur quelques gros concerts et festivals, voici ma vision des choses.

les artistes ne s'embarrassent pas de faux-semblants quand les lumières s'éteignent. sardou a joué à la foire aux vins de colmar devant 6000 personnes il y a quelques années, c'est d'ailleurs un habitué de ce festival où il rencontre toujours un grand succès.

pour les vedettes de ce calibre, on place généralement un type de la sécurité devant la loge pour éviter d'éventuels problêmes de fans surexcités ou autres. celui qu'on a placé à ce poste ce jour-là s'est fait remplacer au bout d'une demi-heure. je l'ai trouvé dehors en train de fumer une clope, il m'a expliqué pourquoi: le comportement de sardou est insupportable. en ouvrant sa malle à vêtements, il a pété un plomb. cette malle est faite pour transporter les costumes de scène et accompagne donc l'artiste dans sa loge. une habilleuse est là pour gérer la bonne tenue des habits et accessoires du chanteur (dans le cas de sardou, une rangée de costumes identiquement noirs, de chaussures noires, de chemises blanches, c'est pas mylène farmer). en ouvrant sa malle sardou a remarqué qu'une de ses paires de chaussures était rangée légèrement de travers: il a viré son habilleuse de la loge en la traitant de tous les noms! et ainsi de suite...
le type de la sécurité s'est fait remplacer pour le motif suivant: une minute de plus devant la loge à entendre mr. sardou gueuler après tous ses employés comme s'il était leur propriétaire et il craquait nerveusement. sage décision: un garde du corps qui rentre dans la loge de la vedette pour lui défoncer la gueule, ca ne se fait pas!

dans un festival tel que celui-ci des navettes servent au transport des artistes, pour les chercher et les ramener à l'aéroport, au restaurant, à l'hôtel, etc... c'est une prestation gratuite et en général ce sont plutôt des monospaces haut de gamme que des 4l fourgonnettes. le jour de sa représentation, sardou est venu en jet privé jusqu'à l'aérodrome de colmar-houssen, finissant le voyage (500m) avec sa ferrari 550 maranello rouge personnelle, venue de paris spécialement pour l'occasion avec un chauffeur au volant (j'ai discuté un moment avec ce chauffeur, d'après lui sardou a le pied plutôt lourd: sa voiture passe allegrement le 300, et il n'hésite pas à rentabiliser son potentiel de performances sur route ouverte, mais ce n'est pas le débat). puis, le spectacle terminé (1h20, pas de rappel, cachet de 600.000F), ce chauffeur a ramené le nabab à l'aérodrome (500m) avant de ramener la ferrari à paris. quand on ne sait plus quoi faire avec son pognon...

à la foire aux vins de colmar, on installe une sono et des lights en début de festival et tout le monde joue dessus. halliday, zazie, mc solaar, kaas, etc... tout le monde, sauf mr. sardou. nous avons passé la journée à démonter integralement le matériel du festival, sono, lumières, régie, tout! puis à monter le matériel de sardou, qu'il a fallu démonter à la fin du concert pour remonter le set initial: 24h de travail nonstop.

un dernier détail: au moment de la polémique nationale sur l'abolition de la peine de mort, sardou a sorti une chanson dont le titre était: "je suis pour". c'est assez parlant?

04 décembre, 2005

le cynisme de la publicité


depuis quelques temps on voit souvent à la télé une pub pour le crédit agricole. un client s'adresse à un conseiller et ce dernier lui chante une chanson de fugain ou de tonton david. l'ont-ils fait exprès? on est en droit de se poser la question.

je vois bien la scène dans la vie réelle: un client arrive pour demander une petite autorisation de débit pour finir le mois. il explique au banquier que les impôts sont tombés en même temps que la réparation de la voiture, etc... et le banquier lui chante: "fais coooommeuh l'oiseauuu, ca vit d'air pur et d'eau fraiche l'oiseauuu, d'un peu de chasse et de pêche l'oiseauuu..." on prend plaisir à imaginer un conseiller en investissements immobiliers donner l'exemple, à poil sur une branche au bord d'une rivière avec un goujon dans la bouche.

deuxième cas de figure: le client arrive pour demander à son banquier un crédit pour accéder à la propriété. il n'a que peu de garanties, les deux salaires de son ménage, mais pour le banquier c'est un peu léger. bien sûr, sans ce crédit il ne pourra rien faire, le banquier le sait mieux que personne. au lieu de lui opposer directement une fin de non-recevoir en lui disant "écoutez mon vieux, démerdez-vous, hein?", celui-ci choisit la métaphore musicale et se met à chanter: "chacun sa route, chacun son chemin..."

la pub c'est plus fort que la vie, des fois.

dialectique simplissime


certaines choses ne cesseront jamais de m'étonner, libre à moi de vous en faire part. libre à vous d'en débattre avec ceux qui vous entourent. le propos est souvent critique. les sujets que je propose à votre observation sont légers (les sujets plus profonds comme "l'épiphénoménisme est une séquelle logique du matérialisme philosophique - et pouf! voilà dieu qui s'évanouit dans une bouffée de logique", ou, dans un ordre d'idée différent, "le double fist-fucking" feront l'objet d'autres articles). tout y est présenté selon mon point de vue personnel, ceci dans le but évident de vous faire poser le doigt sur les conclusions auxquelles j'ai l'effronterie de vous faire adhérer, ou du moins avec lesquelles j'ai la prétention de vous amuser un peu; nous faisons tous de même à chaque fois que nous donnons notre avis sur un sujet quelconque: que celui qui n'a jamais péché par sophisme me jette la première pierre. le propos étant parfois un peu piquant, les conclusions seront susceptibles d'être laconiques. mais ce ne sont que des échafaudages d'idées, et il est dans la nature des faits psychologiques de se traduire en aphorismes plutôt qu'en théorèmes. bonne lecture.

saturday night fever


ce film est une mine. qu'avez-vous retenu de "saturday night fever (la fièvre du samedi soir, tout un programme)"? la scène où john travolta fait son numéro de danse dans une boite de nuit. savez-vous que travolta avait travaillé sur sa chorégraphie pendant des mois et que la production avait décidé de la couper au montage? seule une réaction violente et persuasive de travolta avait sauvé cette scène pour laquelle il s'était donné tant de mal.

du début à la fin, un des personnages ne cesse de pleurnicher sur son sort parce qu'il a mis une fille enceinte et que la morale chrétienne que lui ont inculquée ses parents le taraude à mort. il est jeune, sa vie est foutue s'il assume ses responsabilités en épousant cette fille (peut-être est-elle laide, ou bête, on ne la voit à aucun moment), et bien sûr il ne se voit pas la larguer dans ces conditions. il faut savoir que travolta et tous ses potes sont italiens de la seconde génération, donc très chrétiens, ce qui ne les empêche évidemment pas de passer leur temps à punaiser en bande des filles simples à l'arrière de la voiture de l'un d'eux.ce garcon, qui par ailleurs admire ouvertement le personnage de travolta pour son physique (il fait deux têtes de plus que lui), son bagout avec les filles et bien sûr ses pas de danse, finit par se suicider en lui hurlant qu'il l'aime en se jetant du pont de verazzano devant ses amis horrifiés. je ne suis pas là pour faire du mauvais esprit, mais c'est sincèrement LE moment du film où l'on se détend enfin. et la fin d'une histoire d'amour homosexuel à sens unique, très clairement.
suite à ce drame affreux, et pendant que tous les spectateurs soufflent un bon coup en se disant qu'ils n'entendront plus les jérémiades de cette sorte de cancrelat acnéique, travolta se sent brusquement désemparé -alors qu'il n'a à aucun moment fait cas de cet ami jusqu'à ce moment- et part faire des kilomètres en ville, à pied, pour réfléchir au sens de la vie, ce qui colle parfaitement à son personnage puisque dès le début du film on constate qu'il réfléchit avec ses pieds, quand ce n'est pas avec sa bite...il se rend alors au domicile d'une fille avec laquelle il avait précédemment préparé un numéro de danse, et qu'il a maladroitement tenté d'honorer deux ou trois nuits avant; il a besoin de parler à quelqu'un qui serait doté d'un minimum de capacité d'abstraction.
s'ensuit alors un dialogue digne des philosophes athéniens:
-c'est moi.
-je ne te laisse pas entrer!
-laisse-moi entrer, il faut que je parle à quelqu'un...
-non, tu vas encore essayer de me forcer à faire des trucs!
-je te jure que non, laisse-moi entrer, je t'en supplie, j'ai vraiment besoin de parler, je souffre...
-non non!
-allez, s'il te plait...
-tu promets que tu ne vas rien essayer.
-oui, promis, j'ai juste besoin de te parler.
-bon, si tu promets, je t'ouvre.elle ouvre évidemment la porte de son huis (c'est quand même travolta qui gratte à la porte), il entre. il s'appuie dos au mur dans l'entrée, regard d'azur perdu dans le vide -il a la tête remplie d'eau, ne l'oublions pas- et elle le scrute d'un regard maternel et inquiet. puis lui demande:
-alors, dis-moi, que se passe-t-il donc de tellement grave?
il pose alors son regard triste et vide sur elle, puis lui répond, l'air exaspéré:
-j'ai pas envie de t'en parler.

c'est à ce moment que j'ai éteint la télé pour aller me coucher.

queurtte reusseulle


détails étonnants


le cinéma américain

"mon invention sera exploitée pendant un certain temps comme une curiosité scientifique, mais à part cela elle n'a aucune valeur commerciale quelle qu'elle soit". Auguste LUMIERE, visionnaire éclairé.

"si j'ai une scène de bal avec cent cinquante figurants, je la réécris pour qu'elle tienne dans une cabine téléphonique avec deux acteurs nains. je réécris "lawrence d'arabie" avec un poney et une poignée de sable". Woody ALLEN, cinéaste pragmatique.

"mon scénario idéal serait celui qui ne contiendrait qu'un seul mot". Sylvester STALLONE, érudit notoire.

"quand nous avons présenté le projet de "hamlet" à hollywood, le producteur nous a demandé si nous avions un scénario". Mel GIBSON, cinéaste désabusé.

connaissez-vous Kurt RUSSELL? bien sûr, il y a les mégastars du film d'action dont le budget équivaut à celui d'un pays en voie de développement et dont le scénario tient sur une feuille de papier cul, stallone, chvartzenéguerre et consorts. mais il y a Kurt RUSSELL...la preuve vivante qu'on peut parfaitement faire une très belle carrière cinématographique (pour un spécialiste des gastroscopies, on parlera de carrière intestinématographique) en refusant la totalité des scénarios un tant soit peu cohérents qu'on peut se voir proposer.

les films sont à budget moyen pour des films américains -80000 fois le budget d'un film d'auteur de n'importe quelle nationalité-, la réalisation stéréotypée à un point tel qu'on dirait que c'est fait exprès, et la musique à base de plages symphoniques surmontées d'un cor d'harmonie soliste comme dans tous ces films dans lesquels les belligérants sont soit des terroristes hystériques idéologiquement sous-développés, soit des vietnamiens cruels ne baragouinant que des insultes anti-américaines primaires, soit des patriotes américains au visage buriné par les épreuves de l'existence, dotés d'un humour populaire de fin de banquet de bon aloi et d'un regard bleu acier rempli d'une fierté à peine nimbée d'une nostalgie destinée à préserver un minimum de mystère au personnage de facon à ce que tout le monde puisse s'identifier à lui, du moins dans les pays riches, attention cette phrase comporte un point, le voilà. fait-il un film à gros budget en associant son talent à une "vraie" star? il nous sort "tango et cash", sorte de reportage sur l'indigence du film d'action de base.

voici le détail qui m'a frappé.Kurt RUSSELL a participé à un film qui s'appellait "new-york 1997". le président des états-unis, donc du monde, se retrouve perdu à la suite du crash de son avion dans une new-york transformée en sorte de prison à la péruvienne, où les pires criminels des états-unis, donc du monde, vivent ensemble et se soumettent mutuellement à leurs propres règles, autant dire que c'est un joyeux bordel. on embauche alors un mercenaire chevelu et ombrageux du nom de snake plissken pour aller sauver cet important personnage du marasme dans lequel il se trouve fourré. bien sûr, en bon militaire, il est rétif à toute sorte d'autorité: à chaque fois que quelqu'un s'adresse à lui en l'appellant par son nom de famille, plissken, il rétorque "appelez-moi snake", le ton tranchant et l'oeil mauvais (il est borgne, de surcroît). il ne dit d'ailleurs pas grand-chose d'autre. après moult péripéties alternant comme de bien entendu le saugrenu et le rocambolesque, il finit par tirer le président des griffes de plusieurs milliers de renégats belliqueux à l'aide d'un cure-dent, d'un bout de ficelle, d'un chewing-gum à la chlorophylle (à propos, vous avez déjà mangé de la chlorophylle, vous?) et d'une abnégation à toute épreuve. durement éprouvé par le cynisme de son administration, il finit par quitter la base des opérations un peu marri mais son devoir de patriote dûment accompli. et c'est à ce moment-là que son supérieur (lee van cleef, vous savez, le bon, la brute et le truand, la brute c'était lui) lui dit, le regard dur mais néanmoins presque paternel: "vous savez, nous avons encore du travail pour vous si ca vous intéresse, snake". et que répond le héros ténébreux d'un air froidement désabusé? "appellez-moi plissken". puis il s'en va à pied vers l'habituel coucher de générique de fin.

c'est fabuleux.

un café ou un rail?



énormité entendue aux infos de 13h sur france 2: en introduction à un reportage sur les qualités gustatives du café, on nous annonce que ce produit représente la deuxième masse de transactions financières internationales après le pétrole. quel monde magnifique, on prend sa voiture pour aller boire un petit noir entre potes!

la réalité est la suivante: effectivement, le pétrole est la première matière mondiale en termes d'échanges internationaux.

la deuxième, c'est les armes.

la troisième, c'est la drogue.

mais on ne va pas parler de ça à l'approche de noël...

légèreté ou désinformation?

ich bin kein rockstar, dumm!



j'ai bien ri ce matin à l'écoute de france-info!

saviez-vous que chaque année au début du mois de décembre le vatican organisait un concert de noël? du beau monde chaque année pour faire honneur au pape.
mais cette année, un changement brutal d'ambiance s'est opéré: le pape n'a pas assisté au concert! c'était en l'occurence richard cocciante qui expliquait qu'il était "très décu", et que "ce n'était pas une facon de se comporter".
il engueule le pape parce qu'il n'est pas venu le voir chanter!

en effet, le pape précédent, jean-paul II (je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre!) avait pris des habitudes plutôt show-business, il recevait des stars, il se faisait énormément prendre en photos (vas-y jean-paul, ondule ton corps!), et puis c'était un pape extrêmement progressiste: n'est-ce pas grâce à lui que le vatican a officiellement reconnu que la terre était ronde, en 1984?

27 ans avec le même pape, ca forge des habitudes! et le narcissisme maladif du saint-pépère étant apparemment devenu la norme, il est insupportable de ne plus pouvoir s'afficher en compagnie du chef du gouvernement du vatican, comme ces hotesses de l'air qui faisaient la queue pour s'asseoir à tour de rôle sur le fauteuil d'avion jouxtant celui du souffrant pontife et se faire tirer le portrait à ses côtés, pauvre vieux qui ne comprenait plus rien du tout.

le talent d'homme du spectacle de paulo est d'ailleurs allé plus loin que tout ce qui avait été fait dans l'histoire: on a pu le voir mourir en direct à la télé, on a eu pendant plus de trois jours des nouvelles de son foie, de son coeur, de ses reins, de son cerveau! on a même pu aller jusqu'à observer le début de sa décomposition, puisque contrairement à ses habitudes le saint-siège n'a pas demandé de soins de conservation. le pape était exposé à un défilé de centaines de milliers de gens dans une pièce énorme et bien ventilée pendant plus de trois jours après sa mort. sachant que les microbes qui décomposent les matières organiques sont aérobies et se développent très vite dans une atmosphère riche en oxygène (et que le pape n'est incorruptible dans aucun des deux sens du terme), ca devait sentir très fort au moment de son dernier voyage, et les gens qui portaient son palanquin mortuaire devaient probablement garder une main libre pour se pincer le nez. la couleur du défunt était d'ailleurs assez parlante pour titiller l'imagination olfactive. idôlatrie et voyeurisme macabre.

the show must go on!

cosmocrator.blogspot.com libère la femme!


mesdames, assez de temps perdu en cuisine, à mijoter des petits plats pendant des heures! une véritable révolution de modernité va enfin changer vos vies. vous ne verrez plus les choses de la même facon et trouverez pour la première fois la possibilité de concilier tous les devoirs d'une honnête femme au foyer avec les côtés les plus glamour de votre personnalité, simplement en gagnant un temps fou! fou! fou! à la cuisine... grâce à la cocotte-seconde!

02 décembre, 2005

nicolas sarkozy


celui qui va tuer chirac

nicolas sarkozy est un tueur. son projet: faire tomber chirac.
la méthode qu'il utilise a des précédents, le plus parlant étant celui de la guerre giscard-chirac dans les années 70: chirac est devenu président de l'UDF, parti créé par giscard pour contrer de gaulle. puis il lui a volé son parti, ni plus ni moins en créant le RPR avec les cadres de l'UDF (ceci est un résumé).
une fois le RPR transformé en UMP (union pour ma pomme) par juppé, grand communicant devant l'éternel qui s'est grillé totalement et définitivement en politique en faisant descendre toute la france dans la rue en 95, sarkozy en est devenu le président, intronisé en grandes pompes dans une cérémonie qui a couté la bagatelle de cinq millions d'euros. vous devinez la suite de l'histoire: qui va se présenter au nom de l'UMP aux présidentielles 2007 face à un le pen renforcé par les récents événements dans les banlieues et par la politique de la peur "à l'américaine" instillée par la personne qui représente la réponse à cette présente question?

chirac fait semblant de rien, mais il sait bien que l'élève va finir par dépasser le maitre dans le petit monde des carriéristes pathologiques.

rien à attendre du côté du PS embourbé dans une stérile bataille de chefs et ne montrant qu'une opposition molle et polie à la politique de casse sociale du gouvernement. et osant qualifier une abstention socialiste sur une loi de sécurité intérieure anti-terroriste liberticide de "constructive"! une abstention constructive... les francais ont voté à 55% contre un projet de constitution européenne qui leur semblait bien trop à droite: le PS a immédiatement mis au placard les tenants internes du non! voilà ce qui s'appelle être à l'écoute du peuple...

sarkozy ne peut que difficilement ratisser à gauche: c'est un ultralibéral avoué, son modéle c'est les USA. donc il ratisse allègrement à droite, très à droite, de plus en plus en fait. pendant les émeutes de banlieues imputables en partie à ses provocations verbales il a promis de reconduire à la frontière tous les délinquants étrangers, ce qui ne correspond à aucune réalité légale... pour le moment. mais s'il accède à la présidence de l'état en 2007 avec la majorité à l'assemblée (celle du sénat, maison de retraite pour politiques carriéristes séniles et frileux, semblant acquise d'avance), il fera exactement ce qu'il voudra.
il pourra donc casser le lien démocratique qui doit perdurer entre toutes les couches de la société comme quand il a déclaré récemment que les ZEP étaient en faillite, se placant ainsi définitivement à la droite des duettiste chirac-villepin. sarkozy fait de la politique comme on mène une entreprise aux mains d'actionnaires texans, c'est de famille puisque son frère guillaume a été pressenti pour succéder au baron seillière à la tête du MEDEF, organisation syndicaliste patronale unanimement reconnue pour sa volonté de progrès social (à l'envers). puis ils se sont dit que c'était un peu gros quand même.

plus de fric? il coupe les vivres aux associations de quartier, dont certaines ont dû littéralement fermer.

des émeutes de quartier? il demande aux religieux de parler aux jeunes. facile pour lui de dialoguer avec les responsables religieux: il a bien parlé de remettre en cause la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l'état... mais la démocratie et la liberté ne se trouvent ni dans la bible, ni dans le coran, ni dans la torah.

trop de dialogue entre les jeunes et la police? il met à pied les responsables inconscients qui organisaient des matches de foot (ou de rugby) entre les flics et les jeunes... histoire de bien creuser le fossé.

frustration, chômage, révolte, voitures qui brûlent, et... absence totale de dialogue, encore et toujours. toute la droite extrême du pays se frotte les mains, le pen en premier qui se voit déjà une seconde fois de suite au deuxième tour.

une sorte de sommet est atteint quand en août 2005 plusieurs immeubles insalubres habités notamment par des africains prennent feu à paris. le ministre de l'intérieur s'émeut alors que des gens puissent vivre dans de telles conditions et sa solution est parfaitement sarkozienne, toute en subtilité gracieuse: il les fait déloger par les c.r.s le jour de la rentrée! le "nettoyage au kärcher" n'est pas une notion nouvelle pour sarko.

un jeune a pris six mois de prison pour avoir traité sarko de "fils de pute" devant des caméras de télé. l'affaire des frais de bouche des époux chirac (385% d'augmentation de frais de fonctionnement interne à l'élysée entre 1995 et 2002) est passée à la trappe pour cause d'ajournements successifs jusqu'à la prescription, pschitt! égalité?

un dernier exemple de foutage de gueule total, de la part de raffarin cette fois. raffarin après son passage à la tête de l'état comme premier ministre-pion de chirac (quand il a "démissionné" il n'avait plus réuni de conseil des ministres depuis un an et demi) s'est fait élire sénateur par ses pairs, l'élection des sénateurs n'étant pas soumise au suffrage universel, persistence de l'ancien régime. en expliquant bien qu'il ne siègerait pas! il est donc payé par vous, par moi, 6800 euros net par mois pour un boulot qu'il ne fait pas. essayez de vous faire embaucher dans ces conditions... honnêteté?

01 décembre, 2005

television


la télévision est le chewing-gum de l'oeil.

les médias francais commencent à s'approcher dangereusement du modèle américain. tous les signes sont là. je m'explique.

la publicité est partout, on nous exhorte à payer une redevance initialement prévue pour faire fonctionner le service public à fin d'éducation, vocation première de la télé. pourtant le service public coupe les films en deux de la même facon que n'importe quelle chaine commerciale pour vendre du cerveau libre à coca-cola. bénéfice+bénéfice.

les médias ne sont pas indépendants. le nouveau patron de france télévisions est un proche des époux chirac. sarkozy est omniprésent sur le service public. c'est facile de présenter ses idées chez drucker ou fogiel: il n'y a pas de contradicteur! le dernier "débat" public de chirac est d'ailleurs révélateur dans sa forme, puisque tous les intervenants étaient très jeunes et n'avaient le droit de poser qu'une question, sans droit de réponse à la réponse du chi. questions peu gênantes de toute facon, puisque la conseillère de chirac (sa fille claude) a trié les candidats journalistes d'un soir sur le volet. démocratie?

les médias sont le nouvel opium du peuple. le postulat d'andy warhol était que dans le futur tout le monde aurait ses cinq minutes de célebrité. la réalité est différente: les gens se battent pour être des produits. interview de la responsable de la starac (ou de popstars ou un autre truc, je ne sais plus) sur canal+: "c'est embêtant que les jeunes suivent à présent des cours de chant avant de participer aux sélections de l'émission, parce que maintenant nous sommes obligés de les déformater pour les reformater". tu voudrais être quoi plus tard, chanteuse, actrice, mannequin? -je voudrais être célèbre. vis ta vie de merde et rêve de staritude en regardant la télé comme tes aïeux rêvaient d'une vie meilleure en allant à l'église. mais ne réfléchis surtout pas à ta condition, ni à rien d'autre. ne pense qu'à toi, les autres n'existent pas. consomme et tais-toi.

il y a de bonnes émissions à la télé, après lesquelles on se couche moins con. mais souvent la télé est une formidable machine à laver les idées.

quand vous ne trouvez pas le programme assez intéressant pour être captivant, quand vous regardez la télé machinalement, par habitude, ayez un bon réflexe: éteignez-la et vivez.

cosmocrator



universalisme


"refuser de ne pas vouloir ne rien dire, c'est bien si ce qu'il y a à dire est le contraire de ce qui ne doit pas ne pas être dit".

bienvenue dans mon blog

vous y trouverez une synthèse de mes observations et de mes reflexions sur l'actualité, les arts, l'histoire, la politique, la société (liste non exhaustive).

vous pourrez donner votre avis ou pas, m'envoyer des images et des liens ou pas, me dire que vous m'aimez ou pas, vous êtes libres: la liberté ne s'use que quand on ne s'en sert pas.